Élément essentiel de régulation en communication, le feedback est un moyen de transmettre un « retour » à une personne sur ses actes, avec comme objectif d’agir sur ses actes futurs, soit en les maintenant ou en les renforçant, soit en les modifiant ou en les corrigeant.
Le feedback ne juge pas la personne, il vise à modifier son action. Pour être efficace, il doit être orienté sur ce que la personne FAIT et non sur ce que la personne EST. Il s’agit de décrire factuellement un acte, un comportement, un résultat, … Il ne s’agit pas de s’attaquer à la personne, ni de se faire l’écho de « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours » ni de formuler des sous-entendus, car le feedback sera alors totalement inefficace, contre-productif voire nuisible à la relation.
Correctement communiqué, le feedback présente de nombreux intérêts pour le collaborateur, pour le manager et pour l’entreprise.
Pour la personne (le collaborateur) qui reçoit le feedback, cela lui permet de :
Pour la personne (le manager) qui donne le feedback, cela lui permet de :
Dans l’entreprise, la pratique régulière du feedback à tous les niveaux permet de :
Alors pourquoi la « culture feedback », celle du feedback constructif, efficace et utile, est-elle encore si peu répandue dans les entreprises aujourd’hui ?
« Pourtant dans les faits, moins de la moitié des salariés disent recevoir du feedback régulièrement, selon une étude conjointe de SuccessFactors et Oxford Economics. »
Manageris ©2017
Pourquoi ? Quelles sont les raisons pour lesquelles nombre de managers préfèrent passer sous silence les remarques, félicitations ou remontrances, qu’ils pourraient faire à leurs collaborateurs ?
Par manque de temps ? Manque de faits tangibles ? Manque de savoir-faire, de motivation, de confiance en soi ?
Par peur ? Peur d’endommager la relation ? Peur de la réaction ? Peur de s’exposer ou de se mettre en danger ?
Ou tout simplement par conviction ? Croire que le feedback n’a pas de valeur ajoutée ? Croire que le collaborateur n’en n’a pas besoin ? Croire qu’il suffit de l’évaluation annuelle pour compenser tous les feedbacks que l’on n’a pas donnés au quotidien ?
Autant de bonnes raisons qui nous dédouanent facilement de ne pas pratiquer cet exercice pourtant indispensable au management !
Mais comment donner un feedback efficace et éviter de passer à côté des bénéfices qu’il peut apporter ?
Pour mettre toutes les chances de son côté, la personne qui donne le feedback (le manager) doit :
Même si celui-ci est plus court et plus informel qu’un entretien de management, il n’en n’est pas moins structuré. Les mots doivent être convenablement choisis et le ton approprié à la situation. Les faits tangibles, contenu du feedback, sont clairement identifiés.
La préparation peut être d’ordre psychologique également. Dans le cas d’un feedback correctif délicat, il peut être utile pour la personne de se conditionner mentalement à donner le feedback en cherchant au maximum à être congruente, c’est-à-dire à être alignée entre son intention, les mots qu’elle va utiliser, la manière de les dire, etc.
Mais si donner du feedback n’est pas une tâche facile, en recevoir n’est pas toujours plus aisé, surtout si celui-ci a été donné maladroitement ! Dans ce cas, notre réflexe premier est plutôt un réflexe d’autodéfense, chargé d’émotions et de comportements variables en fonction de notre personnalité tels que : agressivité, sarcasme, gêne, tristesse, pleurs, mutisme, etc.
Savoir recevoir du feedback, c’est avant tout :
Cela ne signifie pas que nous devons accepter tous les feedbacks qui nous sont donnés. Si malgré tous nos efforts pour recevoir le feedback, nous constatons que celui-ci n’est pas formulé avec la forme, les éléments factuels ou la légitimité qu’il requiert pour être constructif, alors nous sommes en droit de le rejeter, bien-sûr.
De même, si malgré tous nos efforts pour formuler un feedback constructif, celui-ci est rejeté par notre interlocuteur, alors nous devons l’accepter, accepter le fait que ce feedback ne nous appartient plus et que notre interlocuteur a le droit d’en faire ce qu’il veut !
S’il est un exercice où le feedback tient une place importante, c’est bien l’entretien annuel d’évaluation.
Aujourd'hui, l’entretien annuel est un échange bilatéral principalement constitué de feedbacks du manager sur la performance de son collaborateur. Sont inclus dans la performance la qualité du travail réalisé, les résultats obtenus, les efforts fournis, le niveau d’atteinte des objectifs, les comportements mis en œuvre, l'utilisation des compétences, la contribution dans les projets, le potentiel d’évolution, etc.
Pour être complet, l'entretien annuel devrait également être constitué de feedbacks du collaborateur sur la relation de travail avec son manager. Ce qui sous entend les aptitudes d'écoute de celui-ci, sa capacité à prendre en compte les attentes de son collaborateur, à valoriser ses compétences ou encore à donner du sens et de la visibilité, etc.
Pour être plus utile et efficace, il est nécessaire de repenser ce système d’évaluation annuel que nombre d’entreprises adoptent encore aujourd’hui malgré le constat qu’il est, dans sa forme classique, souvent générateur de stress et de frustration ; nécessité de redonner du sens à l’entretien pour aboutir à un échange plus simple, plus court, plus fréquent.
Il s’agit d’une nouvelle forme d’évaluation de la performance en continu, avec des entretiens de feedback plus réguliers pour permettre à chacun de mieux contribuer et de se développer.
Pour cela, les pratiques managériales, doivent également évoluer. Le manager doit pouvoir, quand la situation le permet, changer de posture managériale. Il doit savoir sortir du contrôle pur pour se comporter en coach capable de donner et de recevoir du feedback.
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